Pierrot
Il joue dans la cour, mon ami Pierrot
Avec tous ses petits camarades
Il joue au petit soldat
Les bons contre les méchants
Ils s'amusent dans la cour de récré
Jusqu'au moment où l'instituteur
Les appellera pour rentrer en classe
Pour leur enseigner …
Pour leur enseigner les dogmes
De ces hommes au pouvoir
Que les méchants c'est pas nous
Que les méchants c'est les autres
Il les nourrit de savoirs faussés
Les endoctrine pour en faire
De bons petits soldats et ...
On les envoie à la guerre
Tous ces enfant-soldats
Drogués des dogmes
De quelques fous
Pour les fantasmes de leur père
On les envoie mourir
Sur les champs de bataille
Ou bien sauter sur une mine
En leur disant qu'ils seront
Des héros pour leur patrie
Que leur mère, que leur père
Seront fiers d'eux
Et on se tait sur
Les océans de larmes
Les fous préfèrent
Faire couler le sang de l'innocence
Au nom d'une idéologie
Qui sert leur dessein
Il joue dans la cour, mon ami Pierrot
Avec tous ses petits camarades
Il joue au petit soldat
Avec son innocence et ses rêves
Ses rêves souillés d'enfant
Par tous ces mensonges de ce monde
Formatés suivant des idéaux fanatiques
Et qu'il ne peut que croire
Il joue dans la cour, mon ami Pierrot
Avec tous ses petits camarades
Entouré de faux semblants
D'images détournées du monde réel
De mensonges formatés en vérité
Il joue sans savoir que son destin
Est de tomber au champ d'honneur
Sous la mitraille, sous les balles
On les envoie à la guerre
Tous ces enfant-soldats
Sous les regards de leur père
Sous les regards de leur mère
Qui ne les verront plus
On les envoie remplis de haine
De rage et d'inconscience
On les envoie au massacre
Juste pour quelques fous
Pour tout ces idéaux faussés
Nourrit de propagande
Il suffit de faire rêver
De nourrir d'ignorance
Un peuple pour le dominer
Et en faire un jouet
Asservit et docile
Prêt à donner ses enfants
Pour en faire de la chair à canon
Ce matin, il est parti, mon ami Pierrot
En bon petit soldat au champ d'honneur
Mais que reste-t-il de l'honneur
Quand des enfants gisent dans leur sang
Assassinés pour des idéaux et des profits
De quelques fous qui s'entêtent
A préserver les derniers souffles
De leurs desseins, de leurs pouvoirs
C'est l'innocence de l'enfance
Qu'on assassine sans se soucier
C'est l'Humanité qu'on égorge
A chaque enfant qui tombe
La lame glisse sur nos gorges
Ne laissant derrière elle
Que du sang et des larmes
C'est la vie simplement que l'on massacre
© Sébastien Knittel – Tous droits réservés, 2011